until counterfeiting
a talk & a text — 2023
a talk (en français or in English) connecting the two beautiful works for solo guitar and electronics ...until... by Clarence Barlow and counterfeiting in colonial connecticut by Michael Winter.
instead of focusing exclusively on the technical aspects of both pieces (which would deserve hours of analysis), i give a very open, eclectic, contextual and personal reading of these works. i especially try to suggest that algorithmic music composition is far from a disembodied or purely intellectual exercice. instead, i consider that both of these works examplifies how 'abstraction' may be an access path to a deeper experience of life — and not an escape
this lecture was given for the first time at the riverrun festival in Albi, in Sept.23, and followed by a concert with both pieces performed by Elliot Simpson (guitar), Michael Winter (electronics, voice), and myself (voice).
in passing, like the other participants to the festival, i was also asked to write a small text (in French) that was later integrated to a (paper) publication distributed during the festival. here it is:
Quand on vient de 'nulle part', on finit peut-être inévitablement par écrire de la musique qui n'appartient à personne
Je crois que 'venir de nulle part' a trait pour moi à une certaine mixité ou complexité d'origines, l'expérience directe ou transmise de l'exil, celle de ne pas rentrer dans des cases préétablies. En ce sens, 'venir de nulle part' peut conduire à une forme d'éclectisme créatif — que je retrouve et qui m'inspire fondamentalement dans le travail de Clarence Barlow, Michael Winter. En tout cas, la singularité des processus créatifs de ces deux compositeurs m'a donné le courage de chercher et d'inventer les miens.
En tant que compositrice pas exactement musicienne et autrefois danseuse, mon écoute s'est principalement développée par le corps et son mouvement. Ayant dansé pendant la majeure partie de ma vie, l'expérience de la musique, du son, de la justesse, de l'interprétation, de la beauté se sont gravées d'abord dans mes muscles, tendons, fascia, os, peau, etc. A cette écoute-mouvement s'est par la suite ajoutée une 'écoute-stase', développée dans l'immobilité du corps. Il me semble que ces deux modalités d'écoutes sont présentes dans mes compositions.
Le travail de Michael Winter et de Clarence Barlow ont été une révélation dans mon parcours musical. J'ai été sidérée par la beauté, la brillance et clarté de leurs musiques d'abord, puis par leur logique interne. Depuis, les mathématiques et la programmation informatique sont devenus pour moi un lieu de tâtonnements, d'essais et d'erreurs — en bref, un espace de jeu et une source d'inspiration. Je considère les processus algorithmiques que j'emploie dans mes compositions comme des solutions provisoires ou relatives, jamais totalement abouties et émergeant graduellement au fil d'intuitions.